mardi 19 novembre 2013

Tout d'un loup

On savait qu'Antoine Guillopé aimait dessiner les loups. Avec Loup noir, il donnait la pleine mesure de son talent dans un album sans texte où sa technique excellait à illustrer l'histoire d'un petit garçon et d'un loup. 
Dans Tout d'un loup, il alterne noir et blanc mais avec des touches de couleur pour mettre en valeur l'histoire de Géraldine Elschner.


Le narrateur de ce texte a tout d'un loup :


"J’avais les oreilles droites,
des crocs blancs et pointus,
l’échine un peu courbée
sous mon poil argenté.
— Tout d’un loup ! ..."
Les gens en ont donc peur et personne n'ose l'approcher jusqu'au jour où...
Par le biais du conte, cet  album  enseigne qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Des touches de couleurs envahissent petit à petit l'histoire traçant à cette bête enfermée dans un chenil un destin bien différent.
L'histoire est simple à lire ; elle convient parfaitement à des enfants qui débutent la lecture. Images et textes sont parfaitement complémentaires et aident l'enfant à comprendre le texte. Le sujet permet de les faire réfléchir aux apparences et à ce qu'elles peuvent cacher.
Dès 6 ans.
Tout d'un loup
de  Géraldine Elschner
illustré par Antoine Guillopé
Editions Elan vert

lundi 18 novembre 2013

Challenge, la famille dans tous ses états

Pour la première fois, je participe à un challenge, celui du blog le  bruit des livres. Il s'intitule "la famille dans tous ses états" et il s'agit de chroniquer un livre d'ici fin Avril 2014 dans les catégories suivantes ; j'ai donc choisi parmi  celles-ci les titres suivants :

-La famille au complet : Treize à la douzaine de Gilbreth

-Tante/ Oncle: C'était mon oncle de Grevet.


- Parents/Enfants (père/fils ou fille; mère/fils ou fille) : Il faut sauver papa de Pete Johnson.

 - Grands-parents/petits enfants : Le voyage de Mémé de Gil Ben Aych.

Le but principal de ce challenge, j'avoue est de faire baisser ma PAL jeunesse et c'est pourquoi j'ai choisi des titres plutôt anciens qu'à ma grande honte, je n'ai toujours pas pris le temps de lire. 

Si l'idée vous séduit, libre à vous de me rejoindre et de vous inscrire sur le site le bruit des livres ici . Vous y trouverez toutes les informations nécessaires. Les non-blogueurs sont également les bienvenus.




dimanche 10 novembre 2013

Un peu perdu

"Chouette ! Une réimpression !" me suis-je dit en voyant Un peu perdu. Mais cette fois l'album est directement destiné aux tout-petits avec des pages solidement cartonnées, un format bien plus petit et des coins arrondis.



C'est une histoire toute simple parfaitement adaptée aux plus jeunes. Un adorable petit bébé chouette tombe du nid. On retrouve là une situation classique de la littérature pour jeunesse, un animal qui cherche sa maman et qui met à contribution tous ceux qu'il rencontre. 





Cet album m'évoque aussi le célèbre Bébés Chouettes de Martin Waddell illustré par Patrick Benson chez Kaleisdoscope dans lequel Sarah, Rémy et Lou attendent leur maman, Lou, la benjamine, déclarant "Je veux ma maman". Cet album publié en 1992 reste une référence en matière de "chouettes" dans la littérature de jeunesse.
Ici, c'est un écureuil un peu stupide que rencontre notre petit héros (impossible de ne pas penser à "Scrat" l'écureuil pas très malin de l'Age de glace). C'est, flanqué de ce dernier, que notre petite chouette fera le tour des animaux de la forêt.



Les enfants ne résisteront pas au côté répétitif de l'album, chaque scène se soldant par un échec. Quand l'écureuil déclare savoir où est la maman, on tombe sur un ours, puis un lapin et enfin une grenouille. Bébé chouette décrivant chaque fois un peu mieux sa maman sans que l'écureuil ne se décourage.



L'album est un plaisir à lire. On adore les onomatopées comme le "Oh oh" annonçant qu'il se passe quelque chose dans l'image, les "Ok, Ok" de l'écureuil qui n'a pourtant pas forcément tout compris.
Le dessin est plein de tendresse. Les grands yeux de bébé chouette sont très expressifs et ceux de la Maman qui laisse couler une larme ne le sont pas moins. Les animaux semblent tout droit sortis d'un dessin animé avec leurs regards stupéfaits semblant dire à l'écureuil : " J'ai une tête à être la maman d'une chouette ? "

Il s'agit ici du premier album de Chris Haughton. Un peu perdu a reçu de nombreux prix dans le monde entier et en France en 2012, le prix Sorcières dans la catégorie tout-petits. Il s'est inspiré de figurines traditionnelles mexicaines pour la création de sa petite chouette ainsi que des animaux qu'il met en scène dans l'album. On attend avec impatience son prochain album en Février 2014, Chut ! On a un plan chez Thierry Magnier.
Dès 2 ans.

Un peu perdu 
de Chris Haughton
Editions Thierry Magnier

jeudi 7 novembre 2013

Effacée





Depuis le succès de la trilogie Hunger Games, les dystopies ainsi qu'on les  appelle, pullulent sur le marché des "young adults". 












Uglies
de Scott Westerfield
Editions Pocket jeunesse


La tétralogie d'Uglies en 2007 de Scott Westerfield avait vraiment été une révélation du point de vue de la narration à sa sortie, comme Hunger Games de Suzanne Collins le sera plus tard. 







 


Dans le cas présent, j'avoue avoir été happée dès les premières pages. Ce n'est pas  le sujet qui m'a captivée car l'effet surprise de ces dystopies s'est émoussé avec le temps.


L'histoire de Kyla se déroule en 2050. Les enfants mineurs qui ont commis des crimes sont "effacés", c'est-à-dire reconditionnés pour pouvoir vivre une vie nouvelle avec des parents différents dans une famille inconnue. Ils ne gardent pas de souvenirs de leur vie précédente.

Kyla vit ses derniers jours à l’hôpital lorsque le roman commence. On la suit lors de ses premiers pas dans le monde réel lorsqu'il lui faut pratiquement tout réapprendre. Mais elle est rapide et très vite, elle intègre le lycée, commence une vie d'adolescente pratiquement normale. Seuls ses cauchemars incessants lui font craindre le pire. Elle a l'intuition qu'il y a quelque chose d'anormal dans cette procédure d'effacement et que tout n'est pas aussi simple qu'on le lui dit. Elle est hantée par la question de savoir quel crime elle a commis dans le passé. De plus, elle semble être l'unique "effacée" à être rongée par cette dilemme. Ni sa sœur, ni Ben son petit ami qui l'ont été également,  n'ont envie de savoir.




Les Fragmentés
de Neal Shusterman
Editions Le Masque Poche.
Effacée nous plonge dans le cerveau d'une adolescente. Cette problématique de la place de ces derniers dans la société n'est pas nouvelle. Les Fragmentés de Shusterman dont la suite est parue récemment évoque également cette thématique. Chacun de ces romans parle de cette période troublée que chaque parent a du mal à gérer. Dans ces sociétés à un moment ou à un autre, adolescence a rimé avec délinquance ce qui a amené les gouvernements à prendre des mesures préventives contre eux. Chez Shusterman, ce sera la fragmentation pour éviter à l'adolescent de gâcher sa vie. Chez Teri Terry, l'auteur d'Effacée, on enlève les enfants pour les reprogrammer dans le but qu'ils soient utiles à la société.
Cette problématique de la société fait écho au malaise adolescent. C'est un âge où les jeunes cherchent leur place dans la société, où leurs personnalités se construisent. Pour  ces raisons, les dystopies et romans de science-fiction qui abordent ces thèmes sont très en vogue dans cette classe d'âge. Ils font suite aux romans d'apprentissage du XIXème siècle tout en leur procurant l'évasion qu'apporte un texte d'aventure.

Kyla est un personnage attachant ; elle a un don pour le dessin, une mémoire photographique stupéfiante. Elle apparaît comme différente dès les premières pages. Pourtant sa différence en fait une adolescente de notre époque. Elle a une passion : celle de dessiner et de se perfectionner dans cet art, des envies, celle de vivre son amour mais aussi peur d'être démasquée et identifiée comme quelqu'un indigne de poursuivre sa vie et d'être à nouveau "effacée" et de risquer de perdre ce qui fait son identité. Kyla est rongée par ces envies, ces contradictions et est dominée par l'envie de vivre qui l'incite à la prudence.

Premier tome de ce qui sera une trilogie, ce roman a déjà donné lieu à des trailers. En voici un qui montre à quel point ce personnage fait rêver : 


Effacée 
de Teri Terry
Editions La Martinière jeunesse.

lundi 4 novembre 2013

Raconte moi l'histoire de l'ours



Raconte-moi l'histoire de l'ours est un album qui nous fait assister à un beau moment de tendresse à l'heure du coucher : la lecture du livre du soir. Avant d'aller dormir, le petit garçon tend son livre préféré à sa maman pour qu'elle le lui lise.









 
Le lecteur assiste tout d'abord à  ce moment privilégié entre la mère et l'enfant puis apparaissent les premiers paysages ; nous sommes entrés dans l'histoire lue par la Maman à son petit garçon. Les pages de l'album s'ouvrent   sur des paysages de neige. Un ours  entre en hibernation. On y voit des enfants qui patinent sur la glace. On aperçoit un chevreuil, un lapin et même un renard un peu plus tard dans le récit.






Dans l'album, la lecture du texte par la maman est entrecoupée de moments d'échanges entre cette dernière et le petit garçon. Quand l'enfant demande à sa mère pour  patiner sur un lac gelé, elle lui répond qu'il est bien trop petit.



Au moment décisif où l'ours se réveille, l'enfant s'est endormi.





Les illustrations  à la gouache  accentuent le côté onirique de l'album ; ils mettent  en valeur la beauté de la nature, le calme et les changements dans le paysage au fil du temps qui passe et des saisons qui se succèdent.

 Georg Hallensleben est l'illustrateur de Gaspard et Lisa et de Pénélope (en collaboration pour les textes avec Anne Gutman). Il a déjà illustré les textes de Kate Banks par le passé et c'est  un plaisir de les retrouver ensemble pour ce nouvel album. Elle est également auteur de romans pour les adolescents et ses albums sont toujours écrits avec une grande sensibilité.

Dès 4 ans.
Raconte-moi l'histoire de l'ours 
de Kate Banks
Illustré par Georg Hallensleben
Editions Gallimard jeunesse.





dimanche 3 novembre 2013

Ça dépend


Ça dépend est un album animé assez petit pour être tenu dans les mains de bébé.
Celui-ci s'amusera avec les tirettes à habiller et à déshabiller les animaux qui occupent ces pages. Janik Coat, l'auteur de ce livre, adore jouer avec les vêtements ; elle nous avait enchantés avec "Les animaux en maillot", un jeu réalisé en collaboration avec Delphine la Sardine chez Hélium en 2010 pour les enfants dès 3 ans.





Ici aussi, il est question de choisir la bonne tenue en fonction du moment. Tirettes et volets se conjuguent pour qu'Olga, Alceste et Rita s'habillent de manière appropriée selon la saison et le temps. D'un trait qui lui est propre, Janik Coat crée des animaux avec une tête sympathique toute ronde (qui ne sont pas sans me rappeler ceux d'Anthony Browne).




Son oeuvre est exposée actuellement au Square des artistes jusqu'au 9 Novembre. On y découvre Popov, l'hippopotame qu'elle a créé en 2005 chez Memo, animal qu'elle a remis en scène dans ses albums suivants. 
Hélium qui édite Ca dépend avait déjà publié un premier pop-up dans le même esprit. Il s'appelle Tu préfères ? et est illustré par Delphine Chedru. Dans les deux cas, c'est Bernard Duisit qui réalise l'ingénierie de ces pop-up. 

Lili du bruit des livres a adoré Ca dépend et m'a donné envie d'en parler également. C'est un coup de coeur pour la Soupe de l'espace, blog d'une librairie jeunesse que je suis régulièrement et sur lequel j'ai d'ailleurs emprunté les images.
Dès 2 ans.

Ça dépend
Illustré par Janik Coat
et réalisé par Bernard Duisit
Editions Helium