mardi 7 novembre 2017

Monsieur Django & Lady Swing

Ce livre-disque nous propose une initiation au jazz tout en douceur grâce au récit de Bernard Villiot. L'histoire débute dans les rues de Paris où le jeune Léo, comme Django Reinhardt enfant, apprend le violon. Il est fasciné par "le maestro" ainsi que l'appelle son ami le maitre luthier chez lequel le petit garçon passe beaucoup de temps. Il fait sa connaissance chez ce dernier alors que le musicien vient y faire l'acquisition d'une guitare qu'il appellera Lady Swing.

Cette rencontre imaginaire entre l'enfant et Django nous emmène dans le Paris de l'entre-deux-guerres. Le jazz se joue dans des clubs. Léo va découvrir le  swing, assister à la rencontre entre Bella,  une jeune danseuse, et le musicien.
L'aventure de Léo nous emmène jusqu'à Londres. Le disque permet d'écouter seize standards du compositeur et, outre le swing, de découvrir des genres différents comme le be-bop ou  le jazz manouche qui est une des  particularités de Django Reinhardt.




Outre l'excellente qualité du disque, les enfants apprécieront le récit de Bernard Villiot qui nous entraîne dans les rues de Paris puis à Londres après un voyage en bateau. Notre petit violoniste n'a pas froid aux yeux et n'a qu'une passion, la musique. Il ressemble en effet beaucoup au jazziste enfant. Les rêves de Léo se  réaliseront puisqu'il sera remarqué par le maestro. Le dessin de Thibault Prugne met particulièrement en valeur l'ambiance de ces années où le jazz était joué dans les clubs et où les liaisons maritimes existaient encore.




The Amazing Keystone Big Band réinterprète ici les morceaux de Django Reinhardt. Il nous avait déjà offert une version jazz de Pierre et le loup en 2013 aux éditons Chant du monde et plus récemment le Carnaval jazz des animaux en 2015 chez Gautier-Languereau.


Dès 6 ans.

Monsieur Django et Lady Swing 
de Bernard Villiot
illustré par Thibault Prugne
mis en musique par the Amazing Keystone Big Band 
et raconté par Guillaume Gallienne.
Gautier-Languereau
2017.

lundi 18 septembre 2017

Mog et Bunny

Mog est une  chatte. Elle vit dans une charmante famille chez Monsieur et Madame Thomas qui ont deux enfants Nicky et Debbie. Elle  est l'héroïne d'une série d'albums célèbres en Angleterre qui compte dix-sept titres. C'est le troisième épisode des aventures de  cette minette qui arrive en France.


 
 La petite chatte est choyée par sa famille. Elle a même reçu en cadeau Bunny, un jouet pour chat dont elle ne se sépare jamais, un vrai doudou en résumé. Bunny est un petit lapin rose en peluche orné d'un ruban vert avec une jolie rosette. 






















 



Les facéties de  cette dernière accompagnée de son compagnon en peluche sont à mourir de rire. Le lapin en peluche est véritablement traité comme un doudou. Il est trainé partout, oublié aux endroits les plus insolites jusqu'au grand jour du barbecue dans le jardin. La pluie surprenant la famille au milieu du repas fait rentrer tout le monde précipitamment à l'intérieur. Mais  soudain on se rend compte que Mog a  disparu....

On aime l'ambiance familiale qui se dégage à la lecture de cet album. Mog traîne partout son lapin comme un petit enfant son doudou. Les enfants seront sensibles à cette affection du chat pour son petit lapin en peluche et se reconnaîtront dans la façon parfois cavalière qu'a l'animal de traîter son compagnon en peluche.

Pourtant ce doudou rose est symbolique dans l’œuvre de l'auteur. On connait davantage en effet Judith Kerr, auteur et illustrateur de cette série pour son roman Quand Hitler s'empara du lapin rose qui raconte la montée du nazisme en Allemagne et la fuite d'Anna  et de sa famille   jusqu'à Londres. Cette dernière a laissé derrière elle un lapin en peluche rose en quittant son pays. 


Ce roman largement inspirée par sa vie a fait connaitre l'auteur dans de nombreux pays. Mais installée à Londres elle est également un auteur reconnu  de livres pour enfants.  J'espère qu'elle le deviendra également en France et souhaite que le choix d'Albin Michel de traduire et de publier Judith Kerr la fasse connaître et aimer chez nous.

     Mog et Bunny
de Judith Kerr
Editions Albin Michel
2017.

jeudi 7 septembre 2017

Vive les pliages !

Vive les pliages! est parfait pour une première initiation à l'origami. Les activités présentées sont simples et ludiques. On découpe, on plie mais on déchire aussi et on colle. On joue d'abord avec les pirates. On leur confectionne des chapeaux, puis on réalise des bateaux puis des poissons...




Le cahier contient  la méthode ainsi que les feuilles à découper pour réaliser les décors. On trouve le matériel nécessaire au fur et à mesure  des pages. Il suffit d'avoir avec soi une paire de ciseaux et de la colle.




Les thématiques se succèdent assez vite. Cela permet aux enfants de ne pas se lasser. On fait un peu de patisserie. Pour décorer le gateau, on déchire des feuilles. Les couleurs et les imprimés sont très réussis. Il y a même une princesse et des fleurs à fabriquer. Il y a évidemment quelques animaux à réaliser. Éléphants et toucans vont se rencontrer dans la mare.





On a également beaucoup apprécié la construction de la ville qu'on a pu décorer d'immeubles et de maisons et ensuite dessiner quelques voitures dans les rues.



Cet ouvrage d'activité s'adresse à des enfants de maternelle qui débutent en pliage. Tout est très simple ; il s'agit d'abord de manipuler le papier que de faire de véritables origamis. Mais les décors réalisés sont très sympas et l'enfant appréciera le résultat de l'activité.

Dès 4 ans.


Vive les pliages
de Lazoo
Mila éditions 
2015.


 

dimanche 2 juillet 2017

Le Clown plus que rigolo

Il y a quelque temps, un cirque s'est installé près de chez nous et on a décidé d'aller assister à une représentation. Seulement bébé schtroumpf était malade le jour où on devait aller au spectacle. Alors comme on avait beaucoup parlé des attractions qu'on pouvait découvrir sous le chapiteau, je lui ai lu une histoire que j'avais à la maison. Dans le Clown plus que rigolo, on ne parle pas seulement d'un auguste (celui qui a un nez rouge et des vêtements bariolés) mais également des autres membres de la troupe puisque Cogito le héros de l'album fait le tour de tous les membres du cirque pour les interroger. Il se demande pourquoi il est "rigolo". Tour à tour, le magicien, l'équilibriste, l'homme le plus fort du monde et tous les artistes du cirque lui répondent. Pour le premier, c'est dû à son chapeau, pour le second cela vient de ses chaussures et ainsi de suite. 


Le Clown plus que rigolo est le premier album de Béatrice Deru-Renard. Professeur d'histoire, elle aime également jouer avec l'imaginaire. Dans cet album, elle a ajouté au récit une dimension philosophique puisque son héros se nomme Cogito, allusion au "Cogito ergo sum" de Descartes. Ce récit fait réfléchir sur la nature profonde de l'homme et fait la part des choses entre l'apparence et l'essence  de l'être humain.




Le voyage d'Oregon
de Rascal
illustré par Louis Joos
Pastel, 1993.
Pour cet album, l'auteur a collaboré avec Louis Joos, illustrateur dont on connaissait déjà le voyage d'Oregon. C'est un album plus ancien  qui met en scène dans les premières pages un clown qui travaille dans un cirque. On a comparé les héros qui sont tous les deux des "augustes". L'histoire diffère puisqu'on part dans un road-movie à travers toute Amérique jusqu'en Oregon.








de Stéphanie Ledu
illustré par Rémi Saillard
"Mes docs à coller"
Milan, 2012.





Pour préparer le spectacle, on avait déjà fait des autocollants le Cirque chez Milan dans la collection "Mes docs à coller".









Le Cirque
conçu par Laurent Galmot,
Collet, Bendjebbour & Marty
illustré par Alary & Rost
Edition Seven sept
2004.
J'ai retrouvé dans ma bibliothèque un vieux livre sur le cirque qui comportait un DVD qu'on a pu visionner. On en a profité pour feuilleter aussi le livre même s'il n'était pas adapté à son âge (Bébé schtroumpf a 5 ans). Il comporte des photos du monde du cirque ; il a été réalisé avec la collaboration de professionnels du cirque, notamment ceux du cirque Pinder.  C'est davantage un livre qui servira aux parents pour parler du monde du cirque aux enfants.







Sur le site la maternelle d'Elsa, on a trouvé  des activités à faire autour de l'album le Clown le plus rigolo. On a pu découper et remettre dans l'ordre les images de l'album, les colorier et les commenter à souhait.





Dès 5 ans.

Le Clown le plus rigolo
de Béatrice Deru-Renard
illustré par Louis Joos
Pastel
2001.

jeudi 1 juin 2017

Mais où est donc Pompon?

On connait tous Où est Charlie, série d'albums-jeux dans lesquels  il faut repérer une foule  de détails sur les pages. On leur donne également le nom de  "cherche et trouve".

Ici c'est "Pompon", une sculpture qu'on peut admirer au musée d'Orsay qui remplace "Charlie". L'ours blanc a été renommé ainsi en l'honneur du sculpteur qui l'a créé. 


Quarante-quatre œuvres du musée d'Orsay sont ainsi représentées dans cet album dans lequel il faut trouver  l'animal. Il  peut être tout petit, caché derrière une fenêtre ou bien dissimulé dans un paysage. Il est souvent représenté dans le style de l'artiste de l’œuvre dans laquelle  il se cache.






Bébé Schtroumpf a adoré l'album. Il faut dire qu'il avait déjà "craqué" sur les photos de la sculpture que je lui avais montrées. On lui a même offert une reproduction de "Pompon" pour décorer sa chambre.


Comme on a déjà joué avec des albums sur la peinture, notamment le méli melo des tableaux que j'ai précédemment chroniqué ici, il sait reconnaître certains tableaux. Il a tout de suite reconnu la chambre  de Van Gogh à Arles qui figurait dans l'album.







Et son préféré ? Vous n'allez pas me croire... C'est la Naissance de Vénus d'Alexandre Cabanel. Comme je m'étonnais de son choix, il m'a expliqué qu'il aimait bien les petits enfants. Mais oui, vous savez il y a des anges sur ce tableau.


Pour prolonger le plaisir, nous avons organisé une visite au musée d'Orsay spécial Bébé Schtroumpf. Bien sûr on a vu "Pompon en vrai" mais on a organisé tout un périple dans les couloirs pour découvrir les tableaux qu'on ne connaissait qu'en reproduction. Notre petit artiste en herbe a adoré malgré ses cinq ans !

Dès 5 ans.


Mais où est donc Pompon ?
conçu par Nicolas Piroux 
Editions Hazan/ Musée d'Orsay
2016.

samedi 11 mars 2017

La Sonate à Bridgetower (sonata mulattica)

Quand les enfants dorment les parents lisent...

 

 


Mon premier coup de cœur de cette année s'est porté sur le roman d’Emmanuel Dongala. Celui-ci  nous fait le portrait d’un jeune violoniste prodige d'une dizaine d'années, Georges Bridgetower, métis par son père. En suivant son parcours, on  découvre un siècle des Lumières plein de contradictions dont les discussions enflammées parlent de liberté et d’égalité alors que l’esclavage existe encore.  





Arrivés à Paris, Georges et son père fréquentent les salons et rencontrent les  célébrités de cette époque. J'ai apprécié la reconstitution des conversations qui s'y tenaient. Au fil des rencontres, des souvenirs évoqués, les paradoxes des propos tenus sur l'esclavage se soulignent d'eux-mêmes.


La Sonate à Bridgetower souligne les contradictions de la pensée sur la liberté en utilisant la fiction. J'ai apprécié la manière dont l'auteur progresse dans le récit tout en faisant se superposer les différents points de vue sur  l'esclavage. 
 

Ce livre qui nous plonge en plein dix-huitième siècle, ravira les amateurs  de romans historiques. On découvre avec plaisir les rues de Paris en suivant Georges et son père au gré de leurs promenades parisienne. La suite des aventures du violoniste nous emmènera à Londres, à Bath, station balnéaire très prisée en Angleterre que Jane Austen cite  abondamment dans ses romans et à Vienne.


J'ai aimé le récit de l'enfance de ce petit garçon exhibé par son père Frederick sur les scènes européennes. Le récit débute à la veille de la Révolution française quand les émeutes commencent à bouleverser la vie des habitants de la capitale. C’est aussi le récit d’un enfant plongé dans un monde adulte qu’il nous est donné à lire. Il ne fréquente pas de jeunes de son âge. Son seul loisir est le piano et il n’a que son père pour le diriger et l’éduquer.



Or ce dernier est un aventurier. Il se fait passer pour un prince d'Abyssinie. Il s'habille à l'orientale. Il tient à faire de son fils un nouveau petit Mozart. Il garde Georges loin des réalités de la vie. Il lui apprend qu'il est différent  des Noirs  qu'il croise. Il lui enseigne à faire partie d'une élite. Pourtant, il aime jouer, boire et sortir sans son fils. La rupture aura lieu à Londres puisque protégé par le Prince de Galles, l'enfant trouve en ce dernier la figure paternelle qui lui manquait.




La relation entre le père et le fils est passionnante à suivre au fil du récit. Frédérick protège son enfant de ce que sa couleur de peau pourrait lui faire subir. Il en fait un européen et le prive de l'histoire de ses ancêtres. Georges en prenant de l'assurance devient ce que son père souhaite et se soustrait à son influence. C'est un processus habilement mis en place au fil du roman qui trouve sa résolution lorsque le Prince chasse définitivement Frederick de Londres au moment où il se met à fréquenter les mouvements abolitionnistes qui naissent à Londres. 

 


A travers le destin de ce musicien oublié, l’auteur dresse un portrait frappant du Paris de la veille de la Révolution. Si Georges lit Robinson Crusoé de Daniel Defoe, son père découvre Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. 


 

De Paris à Londres puis à Vienne, le musicien rencontre les grands noms de ce siècle. Il joue avec les plus grands musiciens, est adulé par les amateurs de musique, se lie d’amitié avec Beethoven. De cette rencontre résultera "la sonate à Kreutzer", injustement nommée puisqu’elle fut écrite par le compositeur allemand à l’intention du jeune métis. A la suite d'une brouille entre les deux hommes, celle-ci sera finalement dédiée à Rodolphe Kreutzer, violoniste célèbre en France.



J'ai particulièrement été sensible au passage où Georges et Beethoven jouent ensemble cette sonate que ce dernier vient de terminer. Emmanuel Dongala a su trouver les mots pour décrire le jeu musical entre le piano et le violon.






On peut contempler son portrait au British Muséum.





Emmanuel Dongala est chimiste de formation. En parallèle, il poursuit son œuvre de romancier. Il a vécu et enseigné au Congo avant de quitter ce pays pour les États-Unis où il enseigne la chimie et la littérature africaine francophone.


La Sonate à Bridgetower 
(Sonata Mulattica)
d'Emmanuel Dongala.

Editions Actes sud

2017

dimanche 12 février 2017

Paul a dit

Tout le monde connaît le célèbre jeu "jacques a dit" sauf que là c'est Paul qui s'y colle.  Ce tout-carton s'adresse à des petits d'un an environ qui adoreront manipuler cet album plein de découpes et découvrir à chaque page des dessins différents. 


Comme il est dit sur la couverture, on découvre en tournant la page une surprise
 introduite par " Paul a dit". Six dessins différents se dévoilent au fil des pages de l'album . D'abord on regarde, puis on vole, ensuite on croque, on se dépêche, après on écoute, on touche et pour finir....euh...c'est une surprise !








Les couleurs sont vives ; le graphisme est épuré mais les objets sont facilement identifiable par les petits.

Dès 1 an.
Paul a dit 
de Delphine Chedru
Editions hélium
2016