samedi 14 mai 2016

Les Malheurs de Sophie

Profitant de quelques jours de vacances, j'ai ressorti mon vieil exemplaire des Malheurs de Sophie. Je l'avais découvert à l'âge de six ans et bien que fréquemment relu, la lecture que j'en ai faite adulte a été un peu différente.

Bien sûr, la moralité et la bienveillance qui apparaissent  dans ce roman semble datées voire même parfois un peu hypocrites. Sophie reste attachante ; son bon cœur rachète la méchanceté de ses bêtises. Ses idées sont toujours farfelues. Elle est désobéissante, têtue, impulsive et imaginative. Elle apporte une certaine fraicheur par rapport à  la sagesse de ses amies Camille et Madeleine, les "petites filles modèles"

Pour créer le personnage de Sophie, la comtesse s'est inspirée de sa propre enfance en Russie.  Elle a grandi dans le domaine de Voronovo près de Moscou. Sophie fête ses quatre ans quand on fait sa connaissance. C'est pour son anniversaire qu'elle reçoit cette superbe poupée à laquelle elle fera tant de misères. Suit l'affaire des poissons rouges et bien d'autres aventures encore. Sophie a souvent tendance à faire souffrir les animaux qui ont le malheur de croiser son chemin. Pourtant elle n'est pas méchante et ses raisons de mal faire sont excellentes.
 
Ses aventures sont toujours lues par les enfants. On trouve les romans de la comtesse de Ségur dans les bibliothèques et dans les librairies. On sait que cette dernière a inventé ces histoires pour les raconter à ses petits enfants.  Même si son style est très littéraire, le vocabulaire n'est jamais compliqué. Ces textes se situent au XIXème siècle. C'est un univers différent du notre qui est mis en scène. Cela est dû pour une part au monde qui a changé mais également au milieu social décrit qui est celui d'une minorité alors que la lecture s'est démocratisée. Le mode de narration de cette dernière laisse de grandes parts au dialogue ce qui est plus facile à lire pour les jeunes lecteurs. De plus, comme au théâtre, elle introduit chaque intervention de personnage par son prénom.

De tous les romans écrits et publiés par la comtesse de Ségur, ce sont les aventures de Sophie, Paul, Camille, Madeleine et Marguerite qui ont le moins vieilli. En effet, l'auteur y pratique le retour des personnages. On retrouve Sophie dans les Petites filles modèles mais cette dernière a changé de nom. Sa maman est morte et la petite fille est martyrisée par sa belle-mère. Quant à son père, il est décédé. Cette trilogie offre un goût d'aventure avec le récit des naufragés. C'est en effet à la fin des Vacances que les mystères seront dévoilés au lecteur.

Les Malheurs de Sophie, plus de cent cinquante ans plus tard trouve toujours un public. Christophe Honoré réalise au cinéma une adaptation des aventures des héroïnes de la comtesse de Ségur, preuve que les thèmes de ce roman sont toujours d'actualité.

Les Malheurs de Sophie
de la comtesse de Segur
Editions Hachette
1859.

vendredi 13 mai 2016

Sam Ecureuil

Enfin un album qui parle d'aventure ! En effet, on y rencontre un samouraï et un dragon ! Dans un décor japonisant, Sam attend de pied ferme l'arrivée de son adversaire. Équipé de pied en cap d'un casque, d'un bouclier et d'un sabre, il est prêt. Mais il fait chaud et Sam est fatigué ; alors il s'installe pour une petite sieste... !
Lorsque vient l'affrontement, Sam reste muet de peur. Sa témérité  s'est envolée.


 


C'est un album agréable à lire. Nos petits lecteurs adorent ce genre d'aventure. Sam leur est tout de suite sympathique. Aussi enthousiastes que ce dernier, ils admirent son courage face aux sorcières et aux ogres. Non seulement  Ils sont sensibles à sa peur à l'arrivée du dragon mais Ils prennent plaisir aux  dialogues tout en signes lorsque Sam n'arrive plus à émettre un son. 







Enfin, Le texte de Jean Leroy en jouant sur l'attente et la surprise  plait d'autant plus  aux enfants qui bien souvent ne peuvent s'empêcher de réagir. Il s'amuse aussi de l'intrépidité  de Sam qui se transforme en effroi.



Quant à ce dragon, il n'a pas l'air si effrayant que ça et ne risque pas de provoquer de cauchemars aux enfants. Bien au contraire, on se demande même si il ne se moque pas un peu de l'écureuil...!






Sylvain Diez dessine de manière très sobre des paysages aux  résonances japonaises; on admire notamment le rose des cerisiers japonais sur les arbres. Il met parfaitement en valeur le splendide dragon serpent qui apparaît soudainement. De plus, dès les premières pages, il a l'art de nous transporter dans  un paysage de contes fantastiques tout en nuances de bleu marine  qui laissent attendre des combats sans pareil.



Dès 4 ans. 

Sam Écureuil
de Jean Leroy
illustré par Sylvain Diez
Editions Kaleidoscope
2016