Porté par un dessin à l’aquarelle superbe, une héroïne
jeune et jolie qu’on voit s’enthousiasmer pour les jouets japonais dont c’est
la passion, partager des moments de complicité avec ses amis Steve, Gregory ou sa colocataire
Tara, Le Nao de Brown nous plonge dans un Londres où les personnages
sont attirés par l’exotisme, que ce soit par la méditation bouddhiste ou
l’attrait de la culture japonaise qui déferle par les mangas, les animes, les
films ou les goodies. Bien qu’hyper référencé sur tout ce qui concerne
l’univers asiatique, le roman graphique évoque pourtant des personnages devenus
universels comme Hello Kitty, des chansons connues comme « Yes, I’m your
angel » de Yoko Ono et des quartiers de l’Ouest londonien.
Pourtant, sous les traits de cette jeune-fille métisse
anglo-japonaise se cache un être dévoré par les troubles obsessionnels ;
Nao est envahie par le désir subit de blesser, d’agresser les gens avec
lesquels elle se trouve. L’album fait peu à peu le récit de ses crises de
schizophrénie. Assaillie par des tocs violents qui l’incitent à des élans de
violence, elle tente par la méditation de se débarrasser de ces crises ;
c’est là que la machine à laver présente sur la couverture de la bande dessinée
intervient alors que Grégory Pope entre dans sa vie. Glyn Dillon, dans son
roman graphique réussit à ne pas faire
de son récit une histoire macabre. Ses dialogues pétillent d’humour ; Noa
est une jeune-fille pleine de charme, parfois un peu maladroite et souvent
drôle, aimant plaisanter.
Le Nao de Brown
de Glynn Dillon
Editions Akileos
2012



