Ondine

Inspiré par la pièce de théâtre de Jean Giraudoux, Benjamin Lacombe crée un personnage féminin qui doit beaucoup à l'Ondine de ce dernier. En effet, elle est libre et spontanée et se jette au cou du chevalier dès le début de l'album.

Ondine raconte l'histoire d'une nymphe (l'ondine est un génie des eaux dans la mythologie germanique) élevée par un couple de pêcheurs qui l'ont trouvée et recueillie ;  elle tombe amoureuse d'un chevalier qu'elle suivra. Mais sa rivale, que le preux chevalier Hans de Ringstetten a délaissé pour elle, est toujours amoureuse de ce dernier et reprend sa place dans le coeur de Hans. Prénommée Ursule dans la version de l'album, elle est moins méchante que la Bertha de la pièce de Giraudoux. Cependant Ondine ne parviendra pas à garder l'amour de son chevalier et à rester chez les humains.
Dans l'album, les personnages sont plus nuancés dans leurs choix et leurs affirmations mais en revanche la menace des eaux est présente de manière aussi forte.

L'illustrateur dit avoir voulu travailler à la manière des peintres pré-raphaélites. C'est un courant anglais qui débute au XIXème siècle par réaction à l'académisme de la peinture en Grande-Bretagne.Il s'inspire de l'art médiéval, une peinture datant d'avant Raphaël. Les sujets choisis sont généralement édifiants et on observe une tendance au romantisme.

En effet les  illustrations d'Ondine sont colorées ; son dessin est très détaillé et chaque page semble être un tableau à part entière. L'utilisation des calques crée un effet de brume qui figure bien la menace des eaux. Le choix du sujet est également tout à fait dans cette lignée puisque le chevalier trahit Ondine et c'est de cette infidélité que viendra le drame.
Dès 8 ans.

Ecrite et jouée en 1939 pour la première fois, la pièce de Giraudoux sera interprétée de nombreuses fois et notamment en 1974 à la comédie française avec Isabelle Adjani dans le rôle d'Ondine.

 

Ondine

de Benjamin Lacombe
Editions Albin Michel jeunesse.