jeudi 30 avril 2015

Le goût de la vanille

Bob Graham est australien ; il a publié de nombreux ouvrages pour les enfants. Tout n'a pas été traduit en français ; quant à ceux qui l'ont été il y a quelques années, ils sont pour la plupart épuisés. C'est donc un bonheur de le retrouver grâce aux éditions Didier jeunesse.

L'année dernière, j'avais remarqué son précédent album le Premier pas  dans lequel un bébé marchait tout seul pour la première fois. Ce qui m'avait sauté aux yeux c'était le génie avec lequel l'auteur faisait de moments du quotidien des instants extraordinaires.
Le goût de la vanille raconte l'histoire d'un petit moineau qui volète ici et là aux Indes quand commence le récit. Attiré par un sac de riz dont il va suivre l'acheminement, il va faire un grand voyage qui va le mener jusqu'en Amérique. On le suit tout au long de son périple qui va lui faire traverser les océans. Nos  bouts de chou s'amuseront à repérer ce petit voyageur sur les pages ce qui n'est pas toujours évident.


 En Amérique, il va faire la connaissance d'Eva, une toute petite fille encore en poussette que promènent ses grands-parents. Elle va, grâce à lui, faire de manière bien involontaire l'expérience du goût de la glace à la vanille.



Bob Graham sait saisir les familles dans leur quotidien ; il aime particulièrement dessiner des scènes dans lesquelles il y a beaucoup de choses à regarder. Les lecteurs apprécieront de traquer chaque détail dans les  images de l'album.  En Inde, notre petit moineau nous fait découvrir deux petites filles en train de jouer, un homme qui prend son repas, un joli moyen de parler d'un pays si loin aux enfants. Ses personnages ont des traits tout rond, des nez assez proéminents mais aux contours tout en douceur ce qui permet de reconnaître son dessin assez facilement.
Dès 3 ans.

Le goût de la vanille 
de Bob Graham
Editions Didier jeunesse, 2015.


mercredi 29 avril 2015

Myrtille

Ce roman éponyme raconte l'histoire d'une petite ourse rejetée par ses parents. A peine née, elle part sur les routes où elle vivra des aventures palpitantes et fera de nombreuses rencontres. Elle croisera un méchant corbeau, rencontrera un chêne et un ver luisant qui lui sauveront la vie et heureusement finira par rencontrer une fée. 
A la frontière du conte et du roman d'apprentissage, ce petit roman met en scène une héroïne courageuse pour laquelle on se prend vite d'affection.
Des sujets difficiles comme l'abandon, la mort, la confiance sont évoqués au fil du récit. Ils peuvent d'ailleurs provoquer des réactions et des questions.
L'histoire de Myrtille est terriblement triste et arrachera des larmes aux plus sensibles des enfants. Elle s'adresse à des lecteurs débutants mais qui lisent déjà couramment. Les illustrations de Delphine Chedru (dont j'aime beaucoup le dessin) complètent très bien le texte d'Isabelle Rossignol. Elles ont à elles deux créé une oursonne attendrissante et un univers original.
Dès 7 ans.


Myrtille
d'Isabelle Rossignol
illustré par Delphine Chedru
"Mouche" Editions Ecole des loisirs, 2015.

mardi 7 avril 2015

Hate List


Hate list est un roman dur. Il raconte la tuerie qui s’est déroulée dans le foyer d’un lycée de Garvin dans l'Oklahoma aux États-Unis. Valérie la narratrice est la petite amie du tueur ; tous deux ont seize ans et sont scolarisés dans cet établissement. Le roman commence lorsque Valérie retourne au lyçée après la tuerie. Grièvement blessée mais indemne physiquement, elle va devoir se reconstruire après ce drame. 

Comme tous les élèves de l'école, Valérie a vu un des élèves abattre mécaniquement des élèves de leur âge. Elle va devoir se disculper auprès de la société de sa responsabilité en ce qui concerne ces meurtres. Les jeunes en effet n' ont pas été abattus au hasard mais en fonction d' une "liste de la haine", liste que Valérie elle même avait en partie élaborée. Cependant elle ne savait rien de ce que Nick son petit copain préméditait de faire. 

C'est à l’hôpital que Valérie va apprendre que ce dernier est décédé après avoir retourné l'arme contre lui. La jeune-fille va  devoir affronter le regard  de la société et en outre le regard de ses parents qui ont du mal à croire en  son innocence. Or, rien ne lui avait permis dans les propos de Nick de deviner ses projets. Valérie retourne dans sa tête le dernières paroles de son petit ami, revit les moments qu'ils ont vécu ensemble. Bien sûr il y avait cette liste de la haine mais rien qui ne justifiait ce projet insensé. Elle se rend compte qu'elle a laissé échappé quelque chose mais ne sait pas quoi. Elle culpabilise de ne pas avoir senti les choses arriver, de ne pas avoir compris ce qui se passait chez Nick. Elle aurait peut-être pu l'arrêter bien avant. 

Valérie  a perdu son petit copain, quelqu'un avec qui elle partageait tout, passait tous ses moments de libre. Elle va devoir en faire le deuil. Or rien ne l'y autorise. Le regard des autres lui fait bien sentir qu'ils ont du mal à l'accepter, à la considérer comme innocente. Sa peine d'avoir perdu Nick, personne en la comprend. Pourtant à sa façon, Nick aussi est une victime de cette tuerie et même si rien n'effacera ce qui s'est passé ce jour là, Valérie doit tout faire pour continuer sa vie.
Le roman de Jennifer Brown est difficile. Elle a choisi de raconter ce drame du point de vue de la petite amie du responsable de la tuerie. Cela permet de montrer que la culpabilité peut être nuancée et surtout que des évènements semblables sont susceptibles d'arriver à tout à chacun.
 
Hate list existe en format poche mais un second roman de Jennifer Brown Tornade vient de paraître en grand format aux éditions Albin Michel.
Dès 12 ans.



Hate list 
de Jennifer Brown
Editions Livre de poche jeunesse